Vu que la dernière fois qu’il l’avait laissée seule, sa fille avait été vilement rançonnée, il n’était plus question pour le duc de Mortain de laisser sa fille sortir sans une bonne et belle escorte. Une vingtaine de gentilshommes de son hostel, autant d’arbalétriers à cheval, voilà qui découragerait les indélicats et les guettes-chemins. La petite troupe, bannières bien en vue pour ne point se faire recevoir au lance-pierre, s’arrêta dans le bourg castral implanté devant la demeure des Plantagenests. C’est que le Poitou était bien proche de la Touraine et que le château serait tout à fait appréciable pour loger sereinement. Un mantel bleu profond et un chaperon formé bordeaux, Alcalnn cheminait paisiblement aux côtés de sa progéniture.
Cette dernière semblait toute contente de quitter les places fortes familiales pour montrer à son père les endroits où elle avait semble-t-il joué alors qu’elle était venu pour Pasques avec Agnès :
-Oh tu es une preuse ma fille, je n’en doute pas. Il n’est pas aisé de terrasser les monstres, mais nous arrivons, annonces nous.
Ce qui fut fait. Un garde qui les attendait les accueillit et leur indiqua les choix qui s’offraient à eux. Laissant le soin à sa fille de le guider, il consenti à un hochement de tête amical mais sans desserrer la mâchoire.